


Description
0,80 m de documents textuels ; 1 Go. - 50 photographies ; 0,30 Go. - 10 plans ; 4,5 Mo.
- Donateur :
- Emplacement :
- Nombre de boîte(s) 1
- Nombre de photo(s) : 50
Notes
Source du titre composé propre :
Le nom du fonds correspond au contenu du fonds.
Source immédiate d’acquisition :
La version numérique de ce fonds a été versée au Centre d’archives de la région de Rivière-du-Loup en septembre 2021.
Langue des documents :
Français.
Instrument(s) de recherche :
Une liste des dossiers peut être consultée.
Bordereau détaillé - PDFRecherche dans le catalogue
Histoire administrative :
En 1868, Charles Bertrand de L’Isle-Verte, homme d’affaires plein d’ambition, a l’idée de construire un moulin à bois sur la rivière Trois-Pistoles, à la hauteur de Saint-Clément. Peu de temps après, Napoléon Beaulieu y ajoute un moulin à farine, un moulin à foulon, un moulin à carder et d’autres instruments de nécessité première à cette époque. Bertrand cède ses droits de propriétaire à Joseph Massé et consacre son temps et ses énergies à son autre moulin de L’Isle-Verte qu’il avait toujours maintenu en opération.
Lorsque la paroisse de Saint-Clément obtient son statut canonique en 1881, il y a déjà une douzaine d’années que le moulin est en fonctionnement. Il faut attendre 25 ans avant que Napoléon Beaulieu devienne le propriétaire de l’entreprise.
Le Moulin Beaulieu constitue le centre vital d’un domaine de 138 acres distribués à l’entrée sud- est de ladite paroisse. Les propriétaires du domaine ont acquis le droit d’écluser depuis la fondation et se prévalent de ce droit pour construire une écluse rattachée aux piliers du pont, sur la rivière Trois-Pistoles. En vertu de lettres d’approbation signées par l’ingénieur en chef du pont, un monsieur Desjardins, et après consultation avec le procureur général de l’époque, ce privilège est acquis et ne fut jamais contesté.
Le Domaine Beaulieu comprend une grange, considérée d’utilité publique, pour le dételage des chevaux. Le client y trouve de la nourriture et du repos pour son cheval et vient y vérifier son fanal, seul repaire de sa voiture pendant la nuit ; il vient lui-même se reposer, couché dans son chariot « waginne » ou dans son traîneau à travers les peaux d’animaux.
Sur les bords de la rivière, sur une superficie d’environ 4 arpents de longueur et 1 arpent de largeur, le terrain est aménagé en pelouse et des particuliers et groupes viennent souvent y camper. Finalement, le domaine comprend les différents moulins ou moulanges qui constituent un système impressionnant. Il y a d’abord le moulin à scie qui est reconstruit en 2 ou 3 occasions, dont la dernière en 1957. Il y a aussi le moulin à farine qui est reconstruit en 1924. On compte déjà un moulin à carder qui est logé au deuxième étage du moulin à farine. Dans la bâtisse appelé le moulin à farine, on trouve une moulange pour la farine sarrazin, deux moulanges à pierre meulières pour la moulée de porc et en troisième lieu une moulange à marteaux pour moudre la moulée d’avoine. Cette moulange servait aussi à la mouture des « écales » d’huîtres et des os. De plus, adjacents au moulin à farine, se trouvaient le moulin à foulon et la presse.
La pierre angulaire du fonctionnement de tout l’ensemble est le canal d’amenée, la dalle : auge immense qui part du barrage et amène l’eau par la force gravitationnelle jusqu’aux turbines et autrefois à la grande roue. La prise d’eau du canal amenée origine dans un tunnel de 4 pieds de diamètre qui se trouve dans le centre du pilier sous le palier du pont.
La grande roue est toute en bois, ferrée, et tourne sur un tourillon. Elle mesure 21 pieds de diamètre. Le cylindre de son axe central a 12 pouces de diamètre et s’allonge sur 12 pieds. Elle est munie d’une vingtaine de godets pouvant contenir chacun de 100 à 120 gallons d’eau. Ceux-ci se chargent par le dessus et entraînent la roue dans un mouvement tournant. Le canal d’amenée alimente les godets.
Vers 1929, on change la grande roue qui commence à battre sérieusement de l’aile par trois turbines d’un diamètre respectif de 30 pouces par le moulin à scie, de 20 pouces pour le moulin à farine et de 10 pouces pour le système d’éclairage.
Originalement, le moulin à bois comprend un moulin à bardeaux dont on a cessé l’opération par manque d’alimentation et aussi à cause de la pollution que cela entraîne pour la rivière. Qui plus est, lors de la dernière reconstruction du moulin (1957), on procède en plus petit, tuant tout intérêt en ce sens. Annexé au moulin à bois, le planeur sert à embevouter les planches et à les corroyer, mais seulement sur une base d’accommodation. Le moulin à bois comprend essentiellement la grande scie circulaire en plus du chariot d’un ébouteur qui sert à donner la mesure exacte du bois. Fait particulier : l’édifice est soutenu par des poutres d’une seule pièce de 8 pouces de côté reliée à d’autres poutres du même genre, et les deux poutres sont réunies par une courbe. Cette dernière provient d’une souche d’arbre préalablement séchée. Les poutres de soutien (en horizontal) rejoignent d’autres poutres (en vertical).
Lorsque Napoléon Beaulieu fait l’acquisition du moulin en 1906, il vise à exercer ses qualités de leader, à satisfaire ses ambitions et à améliorer son train de vie. Personnage très profondément humain, il conserve le souci et le désir de rendre service à ses semblables et d’améliorer la qualité de vie de ses concitoyens. Les agriculteurs viennent au moulin pour scier le bois qu’ils utiliseront éventuellement pour se construire un abri. Les gens se rendent aussi à cet endroit pour les besoins en moulée de porc, farine d’os, farine de sarrazin, moulée de croissance, farine de blé ; ils s’assurent de la nourriture pour eux-mêmes et pour les animaux qui doivent servir à l’alimentation. Quand les cultivateurs vont au moulin à carder, au moulin à foulon et à la presse, ils y viennent pour leurs vêtements.
En guise de paiement, le propriétaire du moulin garde un pourcentage du bois scié et on applique le même principe pour les moulins à farine. Depuis quelques années cependant, on procède différemment.
Le Moulin Beaulieu dessert une population de 6 000 habitants approximativement. Il couvre le territoire de Saint-Clément : soit le rang 8, le rang Saint-Anne, le rang Saint-Joseph, le rang Sainte- Marie, la Grande Ligne, le Petit-Rang, le rang A, le rang B et le rang Saint-Isidore. Il dessert également la paroisse de Saint-Cyprien, soit le Chemin-Taché, le Canton, le rang C, Raudot et la localité de Saint-Pierre-Lamy. Les cultivateurs de la Grande Route, de la Société, du village des Drapeau, à Saint-Jean-de-Dieu, viennent faire moudre à Saint-Clément. Dans la localité de Saint- Paul-de-la-Croix, le moulin comptait des clients dans le rang des Bœufs et dans le rang du Petit- Bois-Franc. La clientèle n’est pas strictement confinée à ce territoire : il venait d’ailleurs, de Squatec, du Lac-des-Aigles, de Saint-Éloi, du Canton de Saint-Hubert par exemple. Les cultivateurs répètent le même scénario à des centaines d’exemplaires. Il pouvait s’écouler de deux jours entre l’arrivée et le départ et on parcourait des distances énormes avec la carriole ou le chariot.
En fait, le moulin constitue un carrefour de l’activité économique, voire culturelle d’une importante partie de la population de la région. Depuis les matelas qu’on fabriquait à partir de la mousse des déchets de la laine et/ou du défaite, jusqu’à la moulée, jusqu’au bois, jusqu’à la laine, chacun y trouve des avantages. On vient au moulin, non seulement pour les exigences matérielles, mais encore, pour échanger, dialoguer, etc.
Aujourd’hui, bien des efforts, sont faits pour mettre en valeur l’environnement du moulin. La famille Beaulieu a su maintenir dans un état remarquable de conservation tous ces biens patrimoniaux et il convient d’assurer la promotion de tous les moyens permettant d’en consacrer la survie.
Source : Historique provenant d’un texte de Claude Beaulieu.
Portée et contenu :
Ce fonds témoigne de l’histoire d’un moulin situé dans la municipalité de Saint-Clément et administré par la famille Beaulieu de la localité. Il retrace notamment les activités de comptabilité en plus d’informer le chercheur sur l’organisation et l’administration du domaine et de ses bâtiments. Il renseigne également sur les principales réalisations de l’abbé Georges Beaulieu au cours de sa vie. Enfin de manière secondaire, il informe sur quelques membres de la famille Beaulieu et sur la municipalité de Saint-Clément. En somme, le fonds est divisé en 4 séries : 1) Moulin; 2) Abbé Georges Beaulieu; 3) Famille Beaulieu; et 4) Municipalité de Saint-Clément et autres.
En premier lieu, le chercheur voulant en savoir davantage sur le moulin de la municipalité de Saint- Clément pourra consulter plusieurs dossiers car le présent fonds d’archives contient un acte de constitution de vente (daté du10 janvier 1869); plusieurs dizaines d’actes notariés, datés entre 1869 et 1998, concernant le moulin et le domaine; des livres de comptabilité (1924-1966); des livres de paie (1959-1980) ; un rapport (1978); un document présentant un projet de mise en valeur historique (1979); une enquête; plusieurs articles de journaux; des photographies; un cahier de visiteurs (1965-2001) et des poèmes.
En second lieu, plusieurs documents du fonds d’archives témoignent des principaux accomplissements de l’abbé Georges Beaulieu en tant que prêtre, pédagogue et écrivain. Il est possible en effet de retrouver des passeports pour les voyages de l’homme; de la correspondance; une monographie écrite par M. Beaulieu et intitulée « Dans les brumes de la Sénescoupé »; des articles de journaux et la documentation relative à l’inauguration de la Salle Georges Beaulieu. Finalement, on retrouve les documents au sujet de membres de la famille Beaulieu ainsi que sur la municipalité de Saint-Clément : correspondance de la Société des conférences du Séminaire de Rimouski; des travaux réalisés par Mme Marcelle Beaulieu; un diplôme de Mme Alice Beaulieu; des photographies des membres de cette famille; une série de documents concernant la municipalité en question et enfin, une stratégie de développement des rivières Trois-Pistoles et Sénescoupé.